Conférence de J.L.BOEUF

Conférence de Jean Luc BOEUF 

 

La population qui m’a attirée et pour laquelle je voulais  étre éducateur spécialisé, on les appelle vulgairement  les cas sociaux ou délinquants et c’est donc un peu de l’histoire de ces enfants que je vais vous parler ce soir, sachant que c’est à travers un regard particulier puisqu’il s’agit des BAGNES D’ENFANTS

Il est vrai qu’aujourd’hui, certains rescapés gouvernementaux parlent de “sauvageons”, et d’autre qu’il faut traiter ces enfants au Karcher. Vous allez voir que dans le temps il y a eu des expériences de faites qu’il ne faudrait pas oublier.

Je me suis inspiré du “GAILLAC” ( bible de la profession) décriée du vivant de son auteur mais qui reste actuellement le référence. C’est un travail sur les Maisons de Correction de 1830 à 1845.

 

Quelques dates:

Du Moyen Age à 1920 environ, les enfants mineurs ou non étaient considérés comme des prisonniers et mis avec les adultes. Je vous laisse imaginer la promiscuité avec ces enfants qui pouvaient etre enfermés dès l’age de 8 ans.

 

Au XIXème siècle, vers 1810, on fait la notion entre entre les – et + de 18 ans.

Si l’enfant reconnait sa faute, on le dit “discernant” et on l’envoie en prison;

s’il ne la reconnait pas, il est “non discernant” et on l’envoie au bagne  jusqu’à ses 21 ans……..

 

en 1836, création de la Petite Roquette, actuellement prison pour femmes

en 1839, ouverture de la 1ère Colonie Agricole Pénitenciaire ( idée généreuse pour s’occuper des enfants)

en 1840, Soeur Marie Euphrasie PELLETIER crée Le Bon Pasteur à Angers (ville dans la ville et bagne d ejeunes filles). Sa devise était: “Aimez les pénitents sans familiarité, autrement vous vous perdriez et les pénitents auraient aucune estime de vous. Rappelez vous que si nous étudions ces enfants pour les connaitre, elle nous étudient aussi avec finesse. je dirais avec malignité et cherchent ànous connaitre nous mémes'”.

En méme temps, création de la Colonie Pénitenciaire du METTRAY

en 1880, ouverture de la Colonie Pénitenciaire de Belle Ile en Mer.

Au départ, c’était le “privé” qui s’occupait des enfants; mais l’état a fini par reconnaitre que c’était à lui de les prendre en charge

Au XXème siècle, la majorité passe de 16 à 18 ans et c’est la création des premiers tribunaux pour enfants

En 1934, Révolte des Enfants de Belle Ile en Mer car ils étaient maltraités par les gardiens; c’est le début de la fin des bagnes.

En 1936, date du Front Populaire, Alexis DANAN relève les difficultés des bagnes et Henri DANJOU publie un livre sur le malheur des enfants

En 1937, fermeture du METTRAY, plus célèbre bagne

En 1977, fermeture du dernier bagne, remplacé par des Instituts Professionnels d’Education Surveillée.

Fin du XXème siècle, publication de l’ordonnance de 1945 qui dit que l’éducatif prévaut sur le punitif. C’est toujours le grand débat actuellement. On commence à penser que les enfants ne sont pas comme les adultes. C’est la création de l’éducation surveillée, autonome de l’administration pénitenciaire.

l’ordonnance de 1958/ Le juge doit s’occuper des délinquants mais tous les enfants ne sont pas automatiquement délinquants mais peuvent ètre mis en danger. aussi la justice et les éducateurs doivent s’occuper d’eux.

En 1970, Disparition de la “puissance paternelle”. Autrefois, le père avait la possibilité de demander lui mème au juge d’envoyer ses enfants en maison de correction. 

En 1974 la majorité passe à 21 ans.

 

Plusieurs personnalités se son penchées sur le cas de ces enfants:

Charles DUCAS

Louis Mathurin MOREAU

François Alexis de MEZE

Ce 3ème personnage fut le créateur de la Colonie Penitenciaire du METTRAY (dénommée société de patronage…..)

Il a fait le tour d’Europe pour voir comment les autres pays faisaient et s’est basé sur le modèle prussien qui disait qu’il fallait regrouper les enfants en “famille”. Les plus vieux s’occupaient des plus jeunes et ils étaient répartis en petits pavillons. C’est l’ancètre des écoles d’éducateurs. Cette colonie pénitenciaire dispensait des cours de natation pour former le corps et l’uniforme était obligatoire. Cette colonie a été reprise par l’association des Orphelins Apprentis d’Auteuil qui travaillent toujours sur le mème modèle.

En conclusion, je dirais:

“Un enfant ne nait pas délinquant, il le devient. En quoi La Société peut elle etre responsable de ce devenir?…..”


 

Vous verrez ci dessous le diaporama complet de la conférence en cliquant sur la photo