Hommage à Jean Marie LEGER

Chère Elyane

Ton appel téléphonique m’annonçant le décés de Jean m’a profondement troublé; et, dans ce trouble, j’ai répondu OUI à ta demande de parler  de l’Amitié le jour de ses obsèques; mais, depuis je me suis trouvé devant une page blanche avec en tète une question:

Que dire sur l’Amitié après presque 70 ans de vie Limougeaude pour lui comme pour moi ? 

J’ai ouvert le Littré au mot “AMITIE” et j’ai trouvé une demi page en petits caractères pour définir ce mot si beau et si simple. Ces trois syllabes, avant de longs développements plus ou moins philosophiques, définissent l’amitié comme étant un sentiment qui attache une personne à une autre.

Avec des moyens et des chemins différents, effectivement nous avons été attachés l’un à l’autre. Depuis les petites classes au collège Ozanam jusqu’à la fin des études secondaires, j’étais très fier d’ètre l’ami de celui qui, à la fin de chaque année scolaire, recevait presque tous les premiers prix; je n’arrivais à le devancer qu’en éducation physique, l’amitié acceptant déjà la différence.

Les années de formation et d’activité nous éloignèrent l’un de l’autre. Les disciplines que nous avions choisies ne pouvaient que nous séparer: l’économie et la médecine se rencontrent quelque fois mais ne sont pas étudiées et exercées dans les mèmes lieux. 

Grace au Rotary, la vie nous rapprocha. J’étais membre du Club Rotary Limoges Ouest depuis 1970 et en 1975, Jean fut admis dans notre association. Notre devise “SERVIR D’ABORD” semble avoir été choisie pour lui. Et en 1985, je n’ai eu aucune hésitation pour le choix de mon successeur à la présidence du club, ce fut Jean.

Comme à son habitude il devint vite le “premier de la classe” en étant élu Gouverneur du district 1740. Son besoin d’aider les autres et plus spécialement les plus faibles put s’épanouir, vers les jeunes notamment. 

L’un et l’autre nous avons construit notre famille, nous sommes engagés dans nos professions et avons pris des responsabilités ordinales et professionnelles. Il sut avec sa gentillesse naturelle et son immense compétence m’expliquer combien il était difficile de comprendre et d’apporter la tranquillité à ses malades; chacun étant unique face à sa maladie.

Récemment la presse régionale a fait connaitre à tous l’ampleur de  sa renommée  tant au niveau national qu’ international .

Malgré ses responsabilités, nous avons partagé avec beaucoup de plaisir des évènements heureux, je ne citerai que le trentième anniversaire de notre sortie d’Ozanam, mais aussi la réception à Bordeaux  de nos amis Allemands de Neustadt.

L’Amitié c’est aussi le partage, et les gouverneurs de sa promotion doivent se souvenir de leur visite au Theil ou Elyane et Jean leur firent découvrir leur jardin, leurs sources et surtout le Limousin auquel il était très attaché.

Il acceptait toutes les différences, il savait les expliquer mais il n’acceptait pas l’injustice. J’ai eu la chance et l’honneur d’ètre son ami confident en plusieurs occasions; ces situations lui faisaient très mal et, malgré tout, intelligent, il essayait de faire croire qu’il pouvait oublier.

Mon cher Jean, grace à nos familles et surtout à nos épouses, nous avons eu le chance de traverser ces dizaines d’années en évitant bien des embuches, mais en poursuivant notre chemin dans l’amitié.

Aujourd’hui Jean, je te dis “au revoir” ; veille sur ta famille et tes nombreux amis

Raymond